Actualités Saison 2024
Signature du Traité de l'Elysée, le 22 janvier 1963

60e anniversaire du Traité de l’Élysée

sur le site franco-allemand du HWK

Le 60e anniversaire du Traité de l’Élysée et le site franco-allemand du Hartmannswillerkopf

Le 22 janvier 1963, le Général de Gaulle, Président de la République Française et le chancelier allemand Konrad Adenauer signaient le Traité de l’Élysée scellant la réconciliation entre les deux pays. Ce dernier ouvrait alors la voie de la coopération bilatérale, symbolisée notamment par la fondation de l’Office franco-allemand pour la jeunesse et la création de trois lycées franco-allemands, à Freiburg, Saarbrücken et Versailles.

Aujourd’hui, cette amitié perdure toujours et les dernières décennies ont été marquées par plusieurs temps forts. Le site du Hartmannswillerkopf a eu le privilège d’en accueillir deux. Le 3 août 2014 d’abord, lorsque les Présidents François Hollande et Joachim Gauck y ont officiellement lancé les commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale au travers d’une poignée de mains restée historique. Le 10 novembre 2017 ensuite, quand les Présidents Emmanuel Macron et Frank-Walter Steinmeier ont visité ensemble, pour la première fois, un champ de bataille de la Grande Guerre à l’occasion de l’inauguration de l’Historial franco-allemand du Hartmannswillerkopf, première structure bilatérale dédiée à ce conflit. La construction de cette institution a notamment été animée par un comité scientifique franco-allemand, co-présidé par l’historien allemand Gerd Krumeich et son homologue français Nicolas Offenstadt, qui a proposé un discours reflétant un vécu partagé autour de cette montagne marquée par de rudes combats entre les ennemis d’hier qui se sont peu à peu rapprochés.

Sur ce site, l’amitié franco-allemande est une réalité au quotidien grâce à l’engagement du Comité du Monument National et de son Président, Jean Klinkert. L’un des plus beaux symboles en est la magistrale Pietà for World War I qui, au-delà de représenter la plus grande œuvre contemporaine en lien avec la Grande Guerre, est le fruit de la collaboration entre l’artiste allemand Thomas Bayrle, qui a réalisé le dessin dont la maquette a été financée par l’entreprise franco-allemande Würth, et l’atelier du lissier français Patrick Guillot qui a tissé l’œuvre à la Cité internationale de la Tapisserie, à Aubusson.

Des partenaires allemands indéfectibles

Ce soutien est essentiel pour la réalisation des actions mémorielles au Hartmannswillerkopf. C’est par exemple l’engagement social de la famille Mack et le mécénat d’Europa-Park, qui nous ont permis de développer au cours de ces derniers mois une mallette multisensorielle bilingue autour du site du Hartmannswillerkopf et de son histoire plurielle. C’est également le cas avec d’autres partenaires fidèles tels que l’association régionale du Bade-Wurtemberg du Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge, avec qui nous collaborons depuis plus de 10 ans, et dont le soutien financier a notamment été décisif pour la restauration du Monument National dans le cadre d’un programme Interreg, ou encore de l’Office franco-allemand pour la jeunesse, avec lequel nous avons œuvré à la construction de l’Historial.

Dans nos actions culturelles, nous nous appuyions aussi sur des institutions telles que le Dreiländermuseum de Lörrach pour proposer des expositions systématiquement bilingues abordant des thématiques transfrontalières telles que l’après-1918 sur le Rhin, la représentation de la relation franco-allemande au cinéma ou encore des regards artistiques croisés, comme par exemple ceux de la photographe française Nathalie Savey et de l’artiste allemand Tobias Kern dans le cadre de l’exposition Mutations.

 

Le travail de mémoire des jeunes allemands et français

C’est grâce à ces collaborations que le Comité du Monument National du Hartmannswillerkopf peut proposer sur ce haut-lieu de la Grande Guerre des actions culturelles et pédagogiques franco-allemandes, mettant en avant le chemin parcouru depuis les combats de 1915.

Le lancement, le lundi 16 janvier 2023, d’une nouvelle mallette pédagogique au sein d’une école bilingue de la ville de Sélestat, en présence du recteur de l’académie de Strasbourg, Olivier Faron, et de Jürgen Mack, en est le parfait reflet.

Au fil des ans, cette amitié s’est en effet reflétée à travers de nombreux projets tels qu’une application de visite bilingue, des tranchées archéologiques ou encore des projets transfrontaliers, à l’image par exemple des ateliers autour du Street Art qui, depuis 2018, ont rassemblés au Hartmannswillerkopf plusieurs centaines de jeunes originaires des deux pays. Ce rapprochement est également visible au quotidien, avec des jeunes allemands et français, qui viennent ensemble conduire un travail de mémoire par les mains sur ce site.

Cela transparait aussi à travers les jumelages entre des communes françaises et allemandes qui choisissent de se retrouver symboliquement sur le site du Hartmannswillerkopf. Il s’agit d’ailleurs là encore d’un héritage concret du Traité de l’Élysée.

Plus que jamais, il importe aujourd’hui de faire perdurer cette amitié franco-allemande qui est et restera unique !